En 1994, Jean Garat Saint-Martin publiait, avec le concours de la mairie de Guiche, un ouvrage intitulé Guiche. Ce livre, disponible uniquement à la mairie de Guiche, reste aujourd’hui l’une des rares tentatives de retracer de manière suivie l’histoire de Guiche et de ses habitants.
Un ouvrage singulier
Ce volume ressemble davantage à un recueil de notes qu’à une étude historique au sens strict :
- il contient de nombreux détails, parfois avec répétitions,
- les sources sont rarement indiquées,
- certaines affirmations sont discutables et plusieurs erreurs sont présentes, inévitables compte tenu de l’état des recherches en 1994.
Il faut donc le lire avec un regard critique et en gardant à l’esprit qu’il ne bénéficie pas des nombreuses études publiées depuis lors.
Son mérite
Malgré ces limites, Guiche conserve une grande valeur :
- il rassemble pour la première fois une masse d’informations locales,
- il témoigne de la passion d’un « enfant du pays » pour l’histoire de son village,
- il a permis de maintenir vivante la mémoire collective et constitue une base de travail pour les recherches ultérieures.
En un mot : son grand mérite est d’exister.
Résumé de Guiche – Jean Garat Saint-Martin (1994)
L’ouvrage de Jean Garat Saint-Martin se présente comme une chronique foisonnante de la vie de Guiche à travers les siècles. Il suit un plan thématique et chronologique couvrant près de mille ans d’histoire locale.
Mille ans d’histoire
- Origines médiévales : Guiche apparaît dès le XIᵉ siècle comme une seigneurie liée aux vicomtes du Labourd, puis passe aux Albret et aux Beaumont, avant de revenir aux Gramont en 1534.
- Un lieu stratégique : sa situation au bord de l’Adour et de la Bidouze en fait un point de contrôle de la navigation et un site militaire convoité.
- Les Gramont : du XVIᵉ au XVIIIᵉ siècle, le destin de Guiche reste intimement lié à cette puissante famille.
Noblesse et abbaye laïque
- L’auteur consacre un chapitre à la maison noble et à l’abbaye laïque de Guiche, avec un inventaire des familles locales (Labadie, Biaudos, Suhigaray, Salha, etc.).
- Il met en lumière leurs privilèges, droits et biens, ainsi que leur rôle dans l’organisation de la vie villageoise.
Population et notables
- Étude démographique à travers les recensements, familles notables et figures locales (notaires, praticiens, hommes de loi).
- Quelques grandes familles émergent : Garat, Dirassen, Suhas, Miremont…
La religion
- Implantation et évolution du christianisme, avec une forte présence catholique mais aussi une influence protestante et juive dans la région.
- Histoire des prêtres, des lieux de culte, du presbytère et du cimetière.
- Vie paroissiale : fabrique, chantres, sonneurs, gestion des biens ecclésiastiques.
Agriculture
- Description détaillée des pratiques agricoles : céréales, vigne, vergers, élevage.
- Contrats de fermage et métayage, rôle des hommes de la terre, habitat rural.
- Importance des barthes de l’Adour, espace agricole vital et objet de nombreux litiges.
Activités économiques
- Exploitation des carrières, tuilerie, moulins.
- Vie artisanale et apprentissage.
- Échanges commerciaux par voie fluviale, routière et ferrée.
Communications
- L’Adour et la Bidouze : navigation fluviale, trafic des bateaux, remorqueur L’Éclair.
- Rôle des ports, péages et passages d’eau.
- Arrivée du chemin de fer et bouleversements qu’il entraîne.
Conclusion
L’ouvrage se veut une mémoire locale rassemblant :
- des données généalogiques,
- des descriptions de la vie quotidienne,
- et des anecdotes sur la noblesse, le clergé, les notables et les paysans de Guiche.
Il ne s’agit pas d’une histoire critique appuyée sur des sources précises, mais d’une chronique généreuse, parfois répétitive et entachée d’erreurs, qui témoigne d’un attachement profond au village et à son patrimoine.